Le dernier virage avant l'élection présidentielle d'octobre 2025 est amorcé, avec la phase de retrait des cartes d'électeurs. Cette opération doit s'achever le mercredi 22 octobre prochain. Chérif Hamed Haïdara qui vient de sacrifier à cette tradition exhorte les ivoiriens à suivre son exemple. Dans un entretien qu'il a accordé à la presse, juste après son passage à la Commission Électorale Indépendante ce lundi 20 octobre, il a lancé un appel dans ce sens.
La phase de retrait des cartes d'électeurs suscite encore beaucoup d'amalgames. Quel en est l'enjeu, selon vous?
Nous sommes citoyens et c'est un droit pour nous de prendre part au choix des dirigeants de notre pays. Mais pour voter, il faut avoir sa carte d'électeur. La commission Électorale Indépendante a décidé qu'il faut la récupérer pendant une période précise, pour prendre part à toute la suite du processus; l'élection présidentielle, les législatives et les locales. Aussi, cette opération revêt une importance capitale. Pour nous qui soutenons le candidat Alassane Ouattara, nous notons une forte mobilisation populaire autour de lui. Il faut traduire cette adhésion en chiffres d'électeurs. Nous disons par conséquent que c'est en retirant sa carte d'électeur et en votant qu'on apporte de manière effective son appui à son candidat. Il est donc vraiment important que chaque électeur retire sa carte et exprime son suffrage, pour faire la différence.
Certains leaders de l’opposition dont les candidatures à l’élection présidentielle du 25 octobre 2025 n’ont pas été validées par le Conseil constitutionnel, lancent un boycott de cette opération. Cela vous inquiète -t-il ?
En tant que démocrate, oui! C'est un adage courant qui dit que la liberté des uns s'arrête là où commencent celles des autres. En Côte d'Ivoire, la loi n'impose pas l'obligation de voter. En revanche, c'est un droit pour chaque citoyen. Celui qui ne veut pas voter est dans son droit. Mais, s'il ne prend pas part au vote, il ne devrait pas se plaindre plus tard de se voir imposer des décisions qui froissent son opinion ou même ses intérêts. Il doit aussi comprendre que s'il empêche les autres de voter, il viole leurs droits. Chacun doit laisser à autrui sa liberté à vouloir voter ou non. Autrement, il y a problème. Parce que choisir, c'est faire un choix tout comme ne pas choisir aussi c'est faire un choix. Nous avons décidé d'aller au vote. Que personne n'envisage de nous empêcher de le faire, de quelque manière que ce soit.
Revenons sur les actes de vandalisme dans certaines localités du pays en ce moment. Ne craignez -vous pas qu'ils troublent le bon déroulement de cette élection ?
Ces actes de vandalisme et de violence sont regrettables. Nous n'avons de cesse appeler nos frères au calme et au respect des décisions de nos institutions. Il y a plusieurs manières de se faire entendre, quand on est démocrate. Voyez, par exemple, en même temps que nos frères mécontents du rejet de leurs candidatures poussent leurs partisans à manifester, en même temps de nombreux ivoiriens sont mobilisés pour la campagne électorale. Vous voyez les images qui confirment qu'il y a plus de monde aux meetings électoraux que dans les rues pour manifester. Si nous sommes vraiment démocrates, l'idéal serait d'observer les choses se démêler d'elles-mêmes. Pour sûr, le taux de participation à ces élections attestera de la volonté des ivoiriens d'aller de l'avant. Et notre souhait c'est que le candidat Alassane Ouattara gagne ces élections avec une très forte participation des électeurs et un taux écrasant, dès le premier tour.
Propos recueillis par Orso Kanon