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Côte d’Ivoire : Maurice Kakou Guikahué favorable à une primaire au PDCI


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Publié le Mer 20 Novembre 2024 46 Vue(s) [236 articles]


Photo d'illustration

Après des mois de réserve depuis le rejet de sa candidature à la présidence du parti en décembre 2023, celui qui était le bras droit d’Henri Konan Bédié multiplie les sorties médiatiques et les activités politiques.

Cette rencontre va-t-elle mettre fin aux spéculations ? Dans l’après-midi du 6 novembre, Tidjane Thiam a reçu celui qui était le secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Maurice Kakou Guikahué. « Nous avons discuté de la situation du parti, à l’initiative du président Thiam avec qui j’échange régulièrement des messages. Nous avons fait le point ensemble », confie-t-il à Jeune Afrique le 14 novembre. « Cet entretien entre dans le cadre des rencontres régulières entre le président et les cadres du PDCI-RDA », précise le communiqué officiel.

Un positionnement qui interroge
Sauf que Maurice Kakou Guikahué n’est pas n’importe quel cadre du parti. Longtemps, il en a été l’un des rouages les plus influents dans l’ombre d’Henri Konan Bédié. Et lorsque l’ancien président s’est éteint, le 1er août 2023, il a caressé l’idée de lui succéder. Vice-président de l’Assemblée nationale, Maurice Kakou Guikahué est aussi haut conseiller en charge de la région du Goh-Djiboua (sud). Il assure être toujours très actif sur le terrain, notamment dans sa circonscription de Gagnoa dont il est député depuis 1996 et où il passe « presque tous ses week-ends ».

« Ma candidature a été rejetée au motif que j’étais sous contrôle judiciaire, bien que cette mesure n’ait pas empêché mon élection comme député. Nous n’avons pas fait de vagues et avons accepté de nous retirer pour préserver l’unité du parti. Depuis, mon rôle a été recentré au niveau local, mais je reste engagé pour le PDCI », poursuit celui qui en est aujourd’hui le vice-président. Depuis, son positionnement interroge. A-t-il mis sa connaissance des arcanes du PDCI au service de l’ambitieux Jean-Louis Billon, qui espère briguer la magistrature suprême en octobre 2025 ? Ou Guikahué s’est-il, comme d’autres sources le laissent entendre, rapproché du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP au pouvoir) ?

Une chose est sûre : Tidjane Thiam est résolu à resserrer les rangs avant la prochaine présidentielle. « Dans l’union, nous ne sommes pas sûrs de gagner, mais dans la désunion, nous sommes sûrs de perdre », aime-t-il à rappeler. Ces derniers mois, l’ancien financier s’est assuré de la présence de Maurice Kakou Guikahué à ses côtés lors des grandes occasions. En déplacement à Soubré en juin dernier pour son premier meeting depuis son élection à la présidence du PDCI, il s’est même appliqué à le faire monter à la tribune, au même titre qu’Alphonse Djédjé Mady, un autre ancien secrétaire général. Ce jour-là, les deux hommes, qui se trouvent aussi être des poids régionaux, ont été ovationnés.

Dans l’union, nous ne sommes pas sûrs de gagner mais dans la désunion, nous sommes sûrs de perdre.

Guikahué y a-t-il été sensible ? Est-il parvenu à faire le deuil de cette époque où il avait « la charge de la direction du parti » ? Interrogé sur les échéances à venir, il répond que « la tradition au PDCI, c’est que le président du parti soit son candidat naturel […] Cependant, même si le congrès a demandé à Tidjane Thiam de nous amener au pouvoir, on passera obligatoirement par la case convention. » Autrement dit, par l’équivalent d’une primaire. « Depuis Bédié, il y a toujours eu [plusieurs] candidats », ajoute-t-il.

Président du parti ou candidat à la présidentielle ?
En réalité, l’ancien numéro deux du PDCI a sa petite idée. « Les présidents de partis politiques ne devraient pas être candidats à l’élection présidentielle. Cela permettrait de laisser libre cours aux ambitions des différents prétendants lors de la convention. » C’est cette réforme que le PDCI devait acter lors de son 13e congrès d’octobre 2023, avant la disparition d’Henri Konan Bédié. « Le président Bédié allait être réélu à la tête du parti et il n’aurait pas été candidat à l’élection présidentielle, laissant ainsi la place à d’autres. »

Questionné sur les ambitions de Jean-Louis Billon, qui s’est déjà déclaré candidat, Maurice Kakou Guikahué botte en touche. « La candidature d’une autre personnalité que le président en place ne remet pas en cause la discipline du parti, c’est plutôt la façon de gérer ces candidatures qui peut poser problème. » Est-il pour autant prêt à tenter une médiation entre Tidjane Thiam et Jean-Louis Billon ? « Je n’ai pas de mandat officiel pour cela. Mais si Billon venait me voir, je lui dirais d’aller à la convention du parti et de se conformer à la décision qui sera prise. »

Quant à un possible rapprochement entre le RHDP et du PDCI, il estime « qu’en politique, on ne peut jamais dire jamais. » « Cependant, l’analyse de la situation ne permet pas de présager d’une initiative en ce sens. Beaucoup de contentieux restent à résoudre. Mais la voie du dialogue et du pardon me semble essentielle pour apaiser les tensions », poursuit-il.

Deux jours avant de rencontrer Guikahué, Tidjane Thiam avait reçu Jean-Marc Yacé, qui a, lui aussi, espéré succéder à Bédié. Le maire de Cocody officie désormais au poste de secrétaire exécutif du parti. Lui a déjà choisi son camp et n’hésite pas à le faire savoir : « J’ai donné ma parole et elle est sacrée, a-t-il déclaré fin octobre. Je suis engagé aux côtés du PDCI, et donc aux côtés de son président, Tidjane Thiam, pour la victoire du parti à la prochaine élection présidentielle"

(Source : Jeune Afrique)

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