Crime crapuleux à N’Zianouan : un pousseur de ‘’wotro’’ égorge une femme à son domicile

Publié le Sam 01 Avril 2023 | Modifié le Sam 01 Avril 2023 485 Vue(s) [6 articles]

Image d'illustration

On la connaissait pour son dynamisme et sa simplicité. Elle faisait régulièrement le voyage jusqu’à Adjamé pour venir faire ses courses. Pleine de vie et d’une largesse remarquables, personne ne pouvait imaginer une fin si proche et brutale pour Jocelyne. Rentrée d’Abidjan où elle était allée pour ses courses, la jeune femme sera retrouvée égorgée dans sa maison. Comment, pourquoi et par qui ? Tout le monde est bouleversé en apprenant la vérité.

Au quartier Kouassi N’drinkrokro à N’zianouan (125km d’Abidjan) le 14 mars 2023, il est un peu plus de 8h30 minutes lorsque des cris de stupeur et d’horreur se font entendre. Une découverte macabre, vient d’être faite. Au domicile de dame Gole Lou Glouya Jocelyne née le 01/01/1990 à Sinfra, son corps a été découvert dans une mare de sang, le sien, apparemment. Puisqu’elle a été égorgée. Le médecin appelé à faire l’examen de la dépouille avant son enlèvement par les pompes funèbres atteste qu’elle a été égorgée au moyen d’une arme blanche. Chacun se demande qui a bien pu commettre pareille atrocité et pour quelles raisons ?

Jocelyne est une femme sans histoire. C’est une battante qui ne s’est jamais lassée d’entreprendre et d’investir son argent dans des affaires susceptibles de lui rapporter quelques intérêts. Et elle est très partageuse, selon les voisins. Dans son entourage c’est justement le premier témoignage que l’on rend d’elle pour se demander ce qui a bien pu justifier pareille méchanceté à son encontre ?

Le meurtrier présumé trahi par sa carte mobile-money Wave

Les premières investigations des éléments du détachement de la brigade de la gendarmerie de Tiassalé basé à N’zianouan qui arrivent sur le lieu du crime ont permis de découvrir, outre les traces de violences exercées sur la victime, une carte Wave sur place, près du corps. Etait-ce la sienne ou celle d’une tierce personne qui pourrait être l’auteur du crime ? C’est cet indice apparemment négligeable qui va révéler plus tard toute la vérité sur le drame.

Le titulaire de la carte Wave se nomme Foudjougo A. Il est né à Worou en république du Mali, en 1997. Pour comprendre les raisons de la présence de sa carte mobile-money sur les lieux du crime, la brigade des recherches de la gendarmerie nationale le traque. Le vendredi 17 mars 2023, Foudjougo A. est capturé, au moment où il ne s’y attend même pas. L’on découvre à la suite de l’interrogatoire que Foudjougo A. est veilleur de nuit dans un parking. Mais pendant la journée, il exerce l’activité de wotrotigui (ndlr ; porteur de bagages à l’aide de pousse-pousse). C’est à la faveur de cette activité d’ailleurs qu’il aurait fait la rencontre de sa victime. « Quand elle vient faire ses achats, c’est moi qu’elle loue pour les transporter jusqu’à la gare de N’zianouan » confie-t-il aux gendarmes.  Et selon toutes vraisemblances, c’est alors que la voyant toujours seule, les yeux de cet aventurier peu ordinaire se sont posés sur Jocelyne pour nourrir ses idées les plus tordues.

Interrogé sur les faits, il ne tarde pas à craquer et à tout avouer. « Oui, c’est moi qui ai tué cette femme » aurait-il lâché, tout en prenant la peine de souligner qu’il a même appelé l’une de ses proches pour l’informer qu’il venait de commettre le crime. Mais pour quelles raisons ? et comment un homme qui réside à Adjamé peut-il se retrouver jusqu’à N’zianouan pour poser pareil acte ?

Jocelyne laisse sa porte entrouverte, le meurtrier s’infiltre chez elle.

C’est que le dimanche 12 mars 2023, lorsque Jocelyne loue les services de celui qu’elle considère comme son homme de confiance à Adjamé, elle est loin de s’imaginer que ce dernier a un plan caché derrière la tête. Il l’accompagne effectivement jusqu’à la gare, puis disparait. En réalité, une fois le coli déposé aux bagagistes pour l’enregistrement, le pousseur de ‘’wotro’’ fait semblant de s’en aller pendant que Jocelyne s’installe dans l’autocar.  Foudjougo se confond aux nombreuses personnes à la gare routière et prend lui-aussi un ticket pour la même destination. Le car prend la route les instants suivants sans incident. Il quitte Adjamé pour l’autoroute et parvient à N’zianouan. Jocelyne récupère ses bagages et rentre chez elle. Les minutes d’après elle ressort en entrebâillant sa porte et va saluer les voisins. C’est à ce moment que Foudjougo s’infiltre dans sa maison. Après sa visite à l’une de ses voisines répondant au prénom d’Ana, selon les informations recueillies auprès des proches, Jocelyne retourne chez elle. Elle ferme la porte derrière elle. Dans les instants suivants, elle va être surprise de se retrouver nez-à-nez avec le pousseur de ‘’wotro’’. Elle veut crier pour alerter le voisinage, mais ce dernier l’assomme. On ne sait pas les raisons de ses agissements mais il égorge la pauvre femme au moyen d’une arme blanche. Puis il lui vole ses deux téléphones portables et quitte les lieux. Plus tard, il appelle même au hasard un numéro de téléphone dans le répertoire de l’un des appareils qu’il a volés, pour l’informer de ce qu’il vient de réaliser. C’est sur Ana qu’il tombe. Et c’est, à en croire les proches de la victime, ce qui leur a permis de savoir ce qu’il s’est passé. Hélas l’on retrouvera effectivement Gole Lou Glouya Jocelyne morte dans sa chambre, le crâne déformé par le violent coup de pilon qui lui a été asséné et la gorge ouverte, comme l’a dit l’homme au téléphone.

Selon les informations en notre possession, Foudjougo A. est rentré en Côte d’Ivoire de manière illégale depuis maintenant 6 mois. Il n’est pas connu des fichiers de l’ambassade du Mali dans ce pays.

Déféré devant le procureur de la république, il devra répondre à présent de ses actes.  

Orso Kanon